• Comme Ambre, je me permets un emprunt de titre à un chanteur que j'aime...

     

    des deux petits mains qui s'aggripent à ma jambe pour se relever, petits ongles fermement plantés dans ma chair, au bout de quelques mois, d'une année, il ne reste rien...

    des sourires malicieux, des sourires doux ou plein d'amour, il ne reste que les photos pour se dire "mais oui, c'était ça".

    de la peau douce douce douce, de la chair tendre qu'on peut presque modeler, il reste à peine un vague souvenir, une empreinte au bout des doigts, quand on frôle un tissu soyeux, une peluche veloutée.

    des yeux étonnés, on retrouve le regard dans le bébé suivant, et quand celui-ci est le deuxième, le dernier, chez qui le chercher ensuite ?

    des babillements, il reste les traces écrites, mais rien pour l'étrange sonorité qui s'adapte peu à peu au français.

    mais il reste cependant la sensation du petit crâne de miss première, qui s'allonge toujours sur mon ventre à 3 ans et demi, pas longtemps, juste comme ça, pour se rappeler. Que c'est sa place, que c'est notre moment... qu'on a toujours fait ça, même aux époques dont elle ne peut se souvenir. Même quand le ventre était rond de plus de 6 mois, et que ça répondait à ses appuis par des coups à l'intérieur...

    et il reste toujours, encore, la sensation de la nuque ronde et des cheveux mousseux sur les lèvres, des bisous déposés dans le cou moelleux de bébé deux.

     

     


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  • Mes grands-parents avaient des voisins charmants.

    Un couple à peu près de leur âge (lui plus vieux qu'eux, elle beaucoup plus jeune, ça fait une moyenne).

    Entre leurs deux maisons, et leurs jardins accolés : un simple grillage, et une barrière qui permettait d'aller de l'un à l'autre.

    Le couple accueillait sous son toit leur fils divorcé avec ses deux plus grands garçons ados, le plus jeune étant en nourrice.(C'était il y a 40 ans).

    Chacun se rendait de menus services.

    Les garçons allaient d'une maison à l'autre : ma grand-mère avait eu dans sa jeunesse le certificat d'études, et appris un peu d'anglais et de latin, au fin fond de sa campagne, dans son p'tit village de 150 habitants à peine, en faisant à pied matin midi et soir les kilomètres pour l'école et l'église jusqu'à ses 14 ans, minimum obligatoire jusqu'en 59. C'était donc un des services rendus par ma grand-mère, de suivre la scolarité des deux garçons, pas bêtes, mais pas scolaires.

    Ils étaient plus âgées que ma soeur et moi, mais nous passions souvent la barrière, jamais fermée d'ailleurs pour aller jouer avec eux, ou boire une grenadine chez ces mêmes voisins. Mes grands-parents et leurs voisins ne passaient la barrière que sur invitation ou pour les choses ritualisées entre eux. L'intimité était préservée.

    C'était dans une petite ville, mais ils étaient nombreux comme les deux couples à se faire livrer le lait, le soir après la traite par la dernière agricultrice du coin. Celle-ci déposait les deux brocs chez ma grand-mère, dont la maison donnait sur la rue principale, tandis que celle des voisins donnait sur celle adjacente.

    Ils ne se recevaient pas. Cela se faisait très peu d'ailleurs. En comparaison, mes parents étaient des doux-dingues avec leurs amis proches.

    Ils ne se recevaient pas, mais s'il y avait une aide à demander, c'était à eux. S'il y avait un coup de main à donner, c'était à eux. Une course à ramener, les enfants à garder une heure ou deux, les cheveux à couper, le linge à détendre s'il se mettait à pleuvoir en l'absence de l'autre, le chat à nourrir, etc.

    Ils papotaient souvent de chaque côté de la barrière ouverte, et échangeaient fruits et légumes, conseils et ragots sans doute aussi.

    Puis le voisin est décédé.

    Mes grands-parents sont allés, naturellement, rendre hommage au voisin, chez la voisine. Qui les a reçu, très fermée. Pas un mot.

    Qui leur a montré où reposait le vieux mari, d'un coup de menton.

    Qui les a regardé repartir sans proposer le verre qu'elle servait aux rares autres personnes qui étaient passées.

    Plusieurs fois, les garçons sont venus pleurer chez mes grands-parents, partager leur douleur avec eux également.

    Puis la barrière a été cadenassée.

    Mes grands-parents avaient toujours des saluts affectueux des garçons qui passaient forcément devant chez eux.

    Mais plus jamais un seul mot de la voisine.

    Des regards oui, en douce, ou fixes depuis le pas de sa porte.

    Des ricanements aussi, si le linge était trempé par la pluie ou si un bricolage/jardinage ne fonctionnait pas chez mes grand-parents.

    Des cris, si le chat passait dans son jardin, ou si nous petites  et qui ne comprenions pas, tentions un coucou à madame L. qui nous offraient avant des grenadines et qui ne voulaient plus dire bonjour.

    Des mesquineries régulières, mais impossibles à prouver ou bien faites de telle sorte qu'on serait passé pour l'emmerdeur en la faisant remarquer : des histoires autour de lait (non il n'a pas été livré ! Disait le fils de la voisine, et l'agricultrice le lendemain disait "je suis passé, vos voisins ont dit que vous n'en vouliez pas"...), autour du chat (sous prétexte d'un morceau de grillage se soulevant à son passage, la clôture a été doublée de tôle en plastique sur la plus grande partie, le chat revenait blessé...), mettant les tiers en cause (voisins autres, et les grands garçons, qui n'osaient même plus dire bonjour, et ne pouvaient expliquer pourquoi...)...

    Elle avait joué son jeu de telle sorte, la sacrée voisine, qu'il y avait forcément un perdant, mes grands-parents.Elle jouait tellement bien et si serré, sans doute parce que c'était sa vie, pour elle, qu'il était impossible de mettre en cause quoi que ce soit.

    Soit ils entraient dans le jeu, mais elle était vraiment forte en coups en douce masqués sous couvert de.... et présenté comme... (la loi, la nécessité, le bon usage, etc.).

    Soit ils n'y entraient pas. En acceptant de perdre aussi d'autres richesses à côté (la relation avec les jeunes).

    Ce qu'ils ont fait. Gagnant des sourires complices lorsqu'ils croisaient les deux garçons dans la rue. Des bises affectueuses lorsque c'était un peu plus loin en ville, puis des appels lorsque ceux-ci partirent dans le sud chez leur mère, parce que la grand-mère était trop insupportable.

    Perdant une partie de leur quotidien agréable, mais il n'y avait pas grand-chose à faire.

    Sans doute avaient-ils déplu. Possible qu'ils aient été maladroits ou peut-être même pas agréables un jour. C'est toujours possible oui.


    Le père des garçons est décédé des suites d'un alcoolisme assez prononcé. La voisine âgée a fini folle, en maison de retraite/repos. Seule.

    Les garçons ? Ils ont près de 50 ans désormais, et quatre ou cinq fois dans l'année, ils appellent ma grand-mère pour raconter ce qu'ils deviennent. Parfois quand l'un d'eux "remonte", pour aller voir ce petit frère qu'ils ne connaissaient presque pas, il passe chez elle à l'improviste avec un grand bouquet de fleur, un cadeau du sud, et des heures de papotage dans les joues.

    Non. Il n'y a pas de morale à l'histoire.

    Elle aurait pu vivre jusqu'à 100 ans avec toute sa tête et son fils à ses côtés; qu'elle finisse folle n'est pas une victoire pour autant pour ceux qui ont subi.

    Ce qui me reste, c'est qu'il vaut mieux perdre beaucoup plutôt qu'entrer dans ce genre de jeu pervers. Rupture nette vaut mieux que faux-semblants à son désavantage permanent.

    Il n'y a pas de morale à l'histoire, car ce n'est pas une fable.

    Dans la vie, ces gens-là gagnent. Il vaut juste mieux le savoir. Et assurer ses p'tits bonheurs autrement et ailleurs, dès qu'on en renifle un de près.



     

     


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  • et soins

    Enfin, pas les soins contre l'allergie...

    "je vous donne le dernier anti-histaminique sorti, il ne fait pas dormir celui-là

    - ben, les autres ne me faisaient pas dormir non plus, mais ils ne me faisaient pas d'effet non plus

    - alors celui-là ne fera peut-être pas mieux"

     

    RV pour le zouzou la semaine suivante, un autre médecin du cabinet :  "et vous ça va ? C'est une allergie ?

    - oui, aux pollens de graminés. J'ai le médicament truc, ça ne marche pas, mais ça ne fait qu'une semaine...

    - non non, ça ferait déjà de l'effet normalement..." Petite discussion d'où il ressort que :

    1. si les médicaments ne font pas d'effet c'est que mon allergie est trop prononcée

    2. si mon allergie est trop prononcée, et élargie à d'autres allergisants depuis le temps..., il est inutile de se faire désensibiliser

    3. ben yaka. Yaka éviter les allergènes... = ne pas sortir du tout du tout au mois de juin et juillet.

     

    Voilà pourquoi : non merci, je ne mangerais pas en terrasse avec vous !

    Voilà pourquoi le jardin n'avance pas.

    Voilà pourquoi je me réjouis de la pluie.

     

    Soins donc, disais-je ?

     

    Ah mais oui, après une période de grand calme (et nous en avions besoin, nous ne nous sommes pas plains de récupérer après 3 ans de sommeil entrecoupé par la grande, et les 6 premiers mois difficiles du zouzou), après cette période donc, ça n'arrête pas : du monde ce week-end, puis le week-end prochain, et celui d'après ? Une grande fête de famille (monsieur est le 11e de 12, tous mariés, tous parents au moins 2 fois, voire grand-parents pour 5 d'entre eux). Et celui d'après ? Ah ben dites donc, j'ai 40 ans...et nous partons en vacances une petite semaine. C'est tout ce que monsieur a obtenu. Et ensuite ? Repos avec les zouzous quand même, avant de partir à l'aventure chez les soeurs et nièces de monsieur, dispersées dans tout le val de loire et plus loin, d'Anger à Amboise... allez hop les zouzous, on part à l'aventure. (Toute relative, oui).


    Baume au coeur.

    (ce qui ne soigne pas les démangeaisons des yeux et du nez, et les éternuements sans fin qui cassent nuque et dos, et tuent les inus, m'enfin, puisqu'on me dit qu'il faut éviter de sortir !! )

     

     


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  • à gérer à peu près le soir avec deux zouzous... si je ne bosse pas du tout pour le boulot.

    Autant dire que c'est la dézaille au boulot, mais vu le peu de reconnaissance, bref.

     

    Sinon, rien.

    Je crois que je perds la tête.

     

    Enfin dès qu'il me manque un peu de sommeil. Pourtant le loulou a fait 10 nutis d'affilée.

    Jusqu'à cette nuit. Une nouvelle dent.

    Bon plus que 2 ans et 3 mois environ, hein, s'il fait comme la sister.

    Courage, fuyons.


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  • Quoiqu'il m'arrive, je laisse toujours les autres me faire du mal.

    Incapable de me défendre.

    Incapable de repousser la virulence et les mesquineries.

     

    et surtout , surtout, incapable, même quand j'ai raison et qu'ils ont tort, de ne pas culpabiliser ! Et incapable de leur dire.


    L'un fout en l'air quasi une année de boulot, puis perd le fil de ce qu'on lui demande, et fout en l'air les prévisions de boulot et de vie de famille et budget pour l'année suivante en soutenant pour se défausser que les organisations que je n'agrée pas sont pourtant celles que je demandais.

    Je mens donc ?

    Et deux autres qui m'avaient aidé à préparer ma demande, se défaussent à leur tour pour sauver leurs petits privilèges, se défendent de comprendre ce que je reproche au premier, et s'instaurent en tribunal pour me reprocher ensuite de les traiter de faux-culs, et d'avoir de vrais amis qui me soutiennent par des mots un peu crus ("tous des cons!") avant de savoir de quoi il retourne (des amis donc !)...

    et moi ?

    Incapable de leur signaler leur manquement élémentaire à l'honnêteté.

    Incapable de toute l'année scolaire de l'ouvrir pour leur dire à quel point leur mesquinerie a fait des ravages et sur moi, (ben oui, ça bouillonne toujours à l'intérieur), et sur la vie de mes proches...

    Incapable de... bref.

    Trop bien élevée pour faire remarquer aux autres que leur comportement et ce qu'ils ont fait n'est pas correct, trop choquée aussi quand ils le font pour seulement réagir, en état de choc toute l'année à se dire "mais si ? nan ? Si, ils ont osé ?"

    Tellement pas capable de... que du coup, me sens trop conne.

    Et c'est moi qui ait cherché à partir en plus !


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